Ma petite entreprise va bientôt souffler sa quinzième bougie. La bonne nouvelle, c’est qu’après 15 ans, si il y a bien un choix que je ne regrette pas c’est d’avoir créer mon entreprise. Oh il y a eu des hauts et des bas bien entendu, mais au final les échecs m’ont toujours permis de rebondir.
Cette année est une année de réflexion et d’analyse. Quand on est un entrepreneur, on vit a 100 à l’heure et donc de temps en temps (tous les 5 ans ^^ pour moi), il faut savoir ralentir, donner du temps au temps. Même si j’ai beaucoup de mal à m’arrêter, tout simplement parce que travailler pour ma société est loin d’être une corvée, j’aime m’accorder une année durant laquelle l’objectif de la société n’est pas « purement » financier, mais plus axé sur une réflexion quant à l’avenir de ma petite entreprise. Un article un peu long pour une fois, mais on n’a pas tous les jours 15 ans.
En 15 ans mon métier a évolué
Dans les années 2000, mon activité pouvait se décomposer en 70 % de négoce de matériel informatique et 30 % de prestation de service. J’avais 23 ans et ma jeunesse fougueuse se reflétait dans ma société. Tellement fougueuse, qu’il me faudra deux ans (2004 et 2005) pour analyser toutes mes erreurs, rebondir et sauver ma petite entreprise.
En 2010 j’avais pris plein de bonnes résolutions, et les dix années précédentes m’ont appris qu’il faut réfléchir avant d’agir. Tout ceci contribue largement à la « zénitude » que j’ai intégrée dans la gestion des 5 prochaines années.
Redéfinir mon cadre de travail, ma façon de travailler ou le choix des missions, sont les objectifs de cette année. Reprendre les bases :
- Qu’est ce que je vends ?
- A qui je le vends ?
- Comme je le vends ?
De nouveaux outils SAAS font leur apparition et ils vont simplifier notre vie professionnelle et sûrement aussi changer notre façon de travailler.
L’objectif pour 2015
« Travailler moins, dépenser moins ». Voilà la phrase qui va caractériser les 5 prochaines années. Alors non je ne pense pas que la situation sera pire, au contraire.
Quand j’écris travailler moins, je pense travailler plus efficacement, plus rapidement et donc au final accomplir les tâches beaucoup plus vite pour ma petite entreprise.
Travailler moins est également une raison sociétale, dans un pays où l’on condamne un entrepreneur parce qu’il travaille 7 jours sur 7. Et que l’on me jette la première pierre, car toute personne qui a une entreprise, vit pour sa société 365 jours par an. Donc oui travailler moins est devenu une obligation en France, enfin je devrais plutôt dire gagner moins.
On vit actuellement un nivellement par le bas, comme si égalité voulait dire régression. Je n’irai pas plus loin sur le sujet, mais disons que je ne vais pas travailler pour augmenter mes revenus, mais plutôt travailler pour augmenter mes compétences, accroître mon développement personnel, ce qui impliquera beaucoup de choses pour ma petite entreprise.
Dépenser moins et là c’est l’investisseur qui parle. Tout simplement parce qu’actuellement placer son argent ne rapporte plus, si on veut gagner de l’argent il faut analyser ses dépenses afin de les optimiser. Nous ne sommes pas encore en déflation (oui j’utilise le mot déflation et non pas inflation négative qui ne veut rien dire), mais il n’y a pas non plus d’inflation.
L’économie française ressemble à un lac sans mouvement, sans activité.
Donc quand on sait que dépenser demain coutera moins cher qu’aujourd’hui, on comprend mieux l’explosion du temps de réflexion avant un investissement.
Ai-je réellement besoin d’un nouvel ordinateur ou d’un téléphone ? Un local de stock est-il encore utile alors que je suis en flux tendu et que le « dropshipping » est opérationnel ?
Et puis après tout 2015 sera une bonne année, car c’est une année en 5. En tout cas meilleure que 2014, une mauvaise année, car une année en 4.
C’est une réflexion économique mais il suffit de regarder l’état de l’économie en 1974, 84, 94 et 2004. En 2004 ma société a beaucoup souffert comme beaucoup de sociétés, pourtant en 2005 c’est reparti.
Ma petite entreprise dans 5 ans
C’est une question que j’aime me poser, sûrement un reste de mon école de commerce et des business plan sur 5 ans. Ce n’est pas un itinéraire fixe, il va devoir évoluer durant ses cinq prochaines années, mais c’est un cap, une destination.
Pour résumer :
de 2000 a 2005
Je n’ai écouté personne, j’ai foncé et je me suis planté.
de 2005 a 2010
J’ai remonté la pente et j’ai cherché un associé…en vain
de 2010 a 2015
Je me suis formé, j’ai amélioré ma façon de travailler, j’ai enfin compris après 10 ans qu’il faut réfléchir avant d’agir tout en faisant attention de ne pas tomber dans la procrastination.
Alors quid de 2015 a 2020 ?
Non il n’y a pas de méthode miracle, de recette magique ou d’un plan sans accroc.
Je pourrai dire « tiens j’ai lu Tim Ferris et sa semaine de 4h ». Je vais déléguer toutes les tâches a une assistante. Facile à dire, difficile à faire, car il vous faudra trouver la bonne assistante, celle qui répond aux besoins de votre petite entreprise.
Personnellement je l’ai trouvée en 2010. Et grâce à ce choix, j’ai gagné du temps.
Un ami m’a récemment conseillé la lecture d’une autre recette miracle « The lean Startup ». La méthode actuelle à la mode. Pour résumer, une création rapide d’un produit « light » avec un retour direct des consommateurs potentiels.
Un vieux principe que j’ai appris en école de commerce
« Vous passerez votre temps à créer des produits puis à chercher des clients. Il vaut mieux trouver des clients et répondre à leurs besoins spécifiques » et avec les outils actuels, le cycle de création d’un produit est devenu de plus en plus court.
Même si cette méthode a prouvé son efficacité, il y a plusieurs « mais« .
- Quid de l’approche long terme ? La sérénité dans la réflexion
- Si un produit met trop de temps à décoller, faut-il vraiment le mettre à la poubelle ?
- C’est mon ego d’entrepreneur, j’ai toujours préféré les projets passion aux projets de raison
En 2012 je me suis rendu compte que le « travailler plus, gagner plus » ne fonctionne pas. N’importe quel chef d’entreprise qui a fait les calculs a constaté que les prélèvements ont explosé. Il faut combler le trou de la sécu…mais qui a envie de le faire en tout cas pas ma petite entreprise?
Quelques chiffres pour la sécu « solidaire universelle » :
les % de cotisation maladie
- artisan 15 %
- salarié 21 %
- député 0.5%
les arrêts maladies
- fonctionnaire 1 jour de carence
- salarié 3 jours de carence
- indépendant 30 jours de carence
Pour un indépendant voici nos prélèvements :
- RSI
- URSSAF
- CIPAV
- CSG / CRDS
- Impôt sur le Revenu
Comme notre système rembourse merveilleusement bien, il faut rajouter une mutuelle privée et même la partie prévoyance (invalidité / décès)
Quant à la retraite par capitalisation, idée loin d’être stupide au vu de l’état actuel de nos caisses de retraite, c’est devenu de plus en plus compliqué. Le problème en France c’est qu’on applique de plus en plus de taxes sur ces revenus complémentaires. Je ne parlerai pas d’immobilier, il suffit de regarder le marché pour comprendre qu’en 5 ans on a détruit le métier de bailleur privé.
Donc que faire de 2015 a 2020 ? Rester optimiste, car c’est l’essence d’un entrepreneur : croire en l’avenir. Nous sommes dans une époque où l’on peut travailler quand on veut et où on veut et c’est sûrement la plus grande liberté que l’on pouvait espérer. Raisonner en Européen et non pas en Nationaliste me semble aussi plus que d’actualité. En un mot ma petite entreprise va continuer a se battre pour se développer.